27 mai 2020 –


DÉCLARATION DES QUATRE ASSOCIATIONS DE TRANSFORMATEURS LAITIERS

 

         

Les transformateurs laitiers du Canada, déjà touchés par la perte de marché en raison des récents accords commerciaux internationaux et de la COVID-19, avertissent le gouvernement fédéral que la viabilité du secteur laitier est en jeu si les licences d’importation laitiers (connues sous le nom de contingents tarifaires ou «CT») de l’Accord Canada–États-Unis–Mexique (ACEUM), sont attribuées à des acteurs non laitiers.

Le gouvernement fédéral a promis d’indemniser pleinement et équitablement les transformateurs laitiers pour leurs pertes résultant des accords commerciaux, mais jusqu’à présent, aucune compensation n’a été offerte à l’exception d’un programme de faible envergure annoncé en 2016 dans le contexte de l’entente commerciale avec l’Union européenne (UE). Les transformateurs laitiers n’ont cessé de plaider en faveur d’une approche en deux volets pour atténuer ces pertes:

  1. Attribution des contingents tarifaires laitiers aux transformateurs laitiers canadiens, et
  2. Une indemnisation directe des transformateurs laitiers.

La transformation laitière est effectuée dans chaque province par des petites, moyennes et grandes entreprises, qui procurent de précieux emplois et d’importantes retombées économiques dans les collectivités en grande partie rurales qu’elles desservent. Plus de 10 000 fermes comptent sur les 417 usines de transformation laitière du Canada pour l’achat du lait cru et sa transformation en centaines d’aliments nutritifs de base tels que du lait de consommation, du yogourt, de crème glacée, du beurre et des fromages de grande renommée.

Comme le secteur laitier est déjà sous le choc de l’impact de la COVID-19, l’attribution des contingents tarifaires de l’ACÉUM à des acteurs non laitiers qui n’ont pas d’intérêt direct dans le secteur laitier, tout comme le gouvernement fédéral l’a fait en 2017 avec l’accord commercial avec l’UE, ne fera que perturber davantage un marché intérieur déjà fragile.

Contrairement aux intervenants non laitiers, les transformateurs laitiers ont investi des milliards de dollars dans l’industrie laitière canadienne au cours des dix dernières années sous forme d’expansion, de modernisation des usines et de nouveaux produits novateurs. Si la très grande majorité des contingents tarifaires de l’ACÉUM leur est allouée, les transformateurs laitiers pourront :

  • Assurer la stabilité du marché laitier canadien,
  • Introduire une variété de produits importés à des prix compétitifs qui complètent, plutôt que remplacent, les produits fabriqués à partir de lait canadien.

La mise en œuvre inattendue de l’ACÉUM dès le 1er juillet perturbera de façon significative le secteur laitier canadien. Alors que l’industrie de la transformation laitière envisage avec prudence une reprise économique du pays après la COVID-19, le moment n’est certainement pas venu de créer encore davantage de turbulence dans le marché laitier canadien soumis à la gestion de l’offre en accordant une part des contingents tarifaires de l’ACÉUM aux intervenants qui n’ont aucun intérêt à la création de valeur dans le secteur laitier.

L’avenir des producteurs et des transformateurs laitiers canadiens est intimement lié au succès du secteur laitier canadien dans son ensemble, de la ferme à la table. Les transformateurs laitiers canadiens ont besoin de la très grande majorité des contingents tarifaires laitiers de l’ACÉUM pour les aider à demeurer viable et relever les énormes défis qui pointent à l’horizon.