8 novembre 2021 –
L’ATLC et d’autres organisations nationales du secteur agricole et alimentaire demandent aux gouvernements de créer un code de conduite pour les détaillants en alimentation. Nous croyons que cette mesure contribuera à corriger le déséquilibre de pouvoir qui existe actuellement entre les plus grands détaillants en alimentation du Canada et leurs fournisseurs.
Ce déséquilibre rend notre chaîne d’approvisionnement alimentaire inefficace, crée des pertes et augmente les coûts administratifs. L’argent des transformateurs, qui pourrait être investi dans leurs propres activités, est finalement transféré aux grandes chaînes d’alimentation sous la forme de frais et de déductions ou dans le cadre des procédures administratives nécessaires pour confirmer ou contester les réclamations de ces grands détaillants. En outre, cela crée un climat d’incertitude qui rend difficile de prévoir avec précision les activités commerciales.
L’expérience d’autres pays, comme le Royaume-Uni, l’Irlande et l’Australie, a démontré qu’un code de conduite pour les détaillants en alimentation peut remédier à ces inefficacités.
L’expérience de ces pays montre que la mise en œuvre de codes pour les détaillants en alimentation peut rééquilibrer les relations entre les fournisseurs et les détaillants, améliorer la concurrence dans le secteur de la vente au détail des produits alimentaires et favoriser une plus grande collaboration tout au long de la chaîne d’approvisionnement.
Par exemple, le rapport annuel du Groceries Code Adjudicator (GCA) du Royaume-Uni (en anglais seulement) indique que, depuis 2015, on observe une baisse constante des plaintes des fournisseurs liées à des pratiques commerciales déloyales de la part des grands détaillants en alimentation, telles que les retards de paiement, les réclamations contre les fournisseurs pour des prétendues « erreurs ou omissions de facturation historiques », les frais liés aux prévisions et aux promotions, les problèmes de livraison, ainsi que les plaintes des consommateurs.
La prévisibilité et les relations améliorées qui résultent d’un code de conduite pour les détaillants en alimentation peuvent créer un niveau de certitude qui permet aux transformateurs d’investir avec plus de confiance dans leurs activités et dans l’innovation des produits. Il peut également réduire le nombre de coûts supplémentaires qui sont répercutés tout au long de la chaîne d’approvisionnement.
Ceci est lié aux récentes discussions sur l’inflation des prix des biens alimentaires que nous avons eues au Canada. En s’attaquant aux inefficacités qui augmentent les coûts, un code pour les détaillants en alimentation peut avoir un effet bénéfique sur les prix des denrées alimentaires.
En effet, les prix des denrées alimentaires en Irlande et au Royaume-Uni ont considérablement diminué entre 2013 et 2020. Avant le Brexit, les prix des denrées alimentaires ont diminué de près de 9 % au Royaume-Uni et de plus de 12 % en Irlande suite à l’adoption de codes obligatoires. À titre de comparaison, les prix des aliments au Canada ont augmenté de 4,4 % au cours de la même période. Un écart de 13 à 15 % est significatif.
Les mesures prises par ces pays pour rendre les règles du jeu plus équitables ont permis de limiter les coûts administratifs, les pertes et les frais inutiles. Lorsque le système est plus efficace, il réduit les coûts qui peuvent être répercutés sur le consommateur.
Par ailleurs, au-delà des prix des aliments, un code de conduite pour les détaillants en alimentation peut contribuer de manière importante à garantir que le Canada soit en mesure de cultiver et de transformer les aliments au pays, tant aujourd’hui qu’à l’avenir. Les codes de conduite pour les détaillants en alimentation sont en soi un investissement dans les secteurs florissants et résilients de l’agriculture et de la transformation intérieurs.
Vous voulez en savoir plus sur le fonctionnement des codes de conduite pour les détaillants en alimentation dans les autres pays ? Consultez notre étude de cas sur le Groceries Code Adjudicator du Royaume-Uni.